Après avoir fait (presque) table rase de l’ancienne nosographie européenne (et notamment de ses structures traditionnelles), le DSM dominateur semble parfois se remettre partiellement en question, en reconnaissant la validité de certaines conceptions anciennes. Exemple typique : la mélancolie, un syndrome « avec une longue histoire et des spécificités psychopathologiques, mais insuffisamment différencié de la dépression majeure dans le DSM-IV. » Une très longue histoire en effet, puisqu’elle remonte à l’antique théorie des « humeurs » d’Hippocrate, encore perceptible dans l’étymologie du terme « mélancolie », signifiant en grec la « bile noire. »
Les auteurs estiment que la mélancolie mériterait d’être reconnue, dans la prochaine mouture du DSM, « comme un trouble de l’humeur distinct » (recognition as a separate identifiable mood disorder). Un diagnostic de mélancolie, argumentent-ils, concerne une affection durable, généralement avec des épisodes récurrents. Cette forme de dépression est souvent observée chez des patients gravement malades souffrant de dépression majeure et de troubles bipolaires. À la fois cliniques (caractère endogène, douleur morale, auto-dépréciation, ralentissement extrême, anhédonie, risque de passage à l’acte suicidaire…) et, connus plus récemment, para-cliniques (hypercortisolémie, répercussions électro-encéphalographiques des troubles du sommeil), les traits classiques de la mélancolie semblent présenter une meilleure cohérence que ceux des affections reconnues par le DSM-IV (dépression majeure et troubles bipolaires).
Le diagnostic de mélancolie aurait ainsi une « validité prédictive supérieure pour le pronostic et pour le traitement » et constituerait un cadre nosographique « plus homogène » pour la recherche clinique, estiment les auteurs. Ils plaident donc pour que la mélancolie réintègre officiellement la nosographie, comme une entité distincte, identifiable et relevant d’une approche thérapeutique spécifique (specifically treatable) dans le futur DSM-V.
Dr Alain Cohen sur JIM.FR
Les auteurs estiment que la mélancolie mériterait d’être reconnue, dans la prochaine mouture du DSM, « comme un trouble de l’humeur distinct » (recognition as a separate identifiable mood disorder). Un diagnostic de mélancolie, argumentent-ils, concerne une affection durable, généralement avec des épisodes récurrents. Cette forme de dépression est souvent observée chez des patients gravement malades souffrant de dépression majeure et de troubles bipolaires. À la fois cliniques (caractère endogène, douleur morale, auto-dépréciation, ralentissement extrême, anhédonie, risque de passage à l’acte suicidaire…) et, connus plus récemment, para-cliniques (hypercortisolémie, répercussions électro-encéphalographiques des troubles du sommeil), les traits classiques de la mélancolie semblent présenter une meilleure cohérence que ceux des affections reconnues par le DSM-IV (dépression majeure et troubles bipolaires).
Le diagnostic de mélancolie aurait ainsi une « validité prédictive supérieure pour le pronostic et pour le traitement » et constituerait un cadre nosographique « plus homogène » pour la recherche clinique, estiment les auteurs. Ils plaident donc pour que la mélancolie réintègre officiellement la nosographie, comme une entité distincte, identifiable et relevant d’une approche thérapeutique spécifique (specifically treatable) dans le futur DSM-V.
Dr Alain Cohen sur JIM.FR