Ce matin là, de bonne heure elle se leva. Elle se rendait avec sa mère chez une lointaine cousine de celle-ci. Pour ce faire elle devait prendre le train et était guillerette car prendre le train était chose inhabituelle.
Et pour elle, toute aventure était objet à découverte.
Elle attendait donc dans le hall de la gare, sagement assise aux côtés de sa mère. Toutes deux étaient en avance, et elles attendaient le départ de leur train. Ces moments d’attente étaient souvent pour la petite fille des moments d’observation de ce qui l’entourait, de qui l’entourait…
Elle adorait cela, c’était comme être au cinéma. Elle, elle était spectatrice. Spectatrice de ce qui se déroulait sous ses yeux.
Le tout était qu’il fallait être à côté de sa mère et non en face, ainsi son regard était libre et non prisonnier de celui de l’autre, et aujourd’hui elle était à ces côtés.
Quelle vie, il y a dans un hall de gare !
Les pressés sont les plus imprévisibles et ceux-là, elle les recherche toujours, son désir est de ne jamais les manquer. Ils courent tirant pour la plupart derrière eux de concises valises dont le bruit régulier et rapide des petites roues tapant le pavé résonne comme un « Attention, laissez passer, je suis dans une course contre le temps et j’ai décidé de courir plus vite que lui ». Ces personnes-là sont toujours très concentrées, normal elles sont dans une compétition terrible. Et elles doivent éviter des obstacles en tout genre. Le jeu est fou car ce n’est pas comme aux skis où les slaloms sont fixes. Ici tout est dans le mouvement, et les voyageurs pressés doivent slalomer avec des obstacles mouvants.
Le plus marrant c’est que lorsque l’on est observateur on remarque l’obstacle avant le voyageur pressé et là le stress : Va-t-il y avoir collision, freinage important ou passage de l’obstacle ?
Les obstacles mouvants ont toutes les formes ;: cela peut être des voyageurs distraits se promenant dans le hall de la gare en suivant une trajectoire aléatoire et changeante. Ceux-là sont les plus comiques car ils se retrouvent souvent décoiffés ou bousculés dans leur rencontre avec les pressés. Dans ces moments-là ils sont comme sortis d’un coup de leurs rêveries éveillées. Et alors que le voyageur pressé est déjà loin, eux sont toujours en train de se demander ce qui vient d’arriver.
Il y a aussi les enfants gambadant, les travailleurs des quais qui font leurs tâches et qui savent exactement où ils doivent aller, eux ils ont une trajectoire presqu’inchangeable. Banal, ils sont les gardiens du domaine. Et ces derniers, rien ne les distrait de leur itinéraire. Alors lorsqu’un pressé se retrouve sur le parcours il n’a qu’une seule possibilité sortir du domaine du travailleur des quais !
Et puis les autres pressés courant parfois en sens inverse mais aussi étrange que cela soit, il y a rarement de collisions entre pressés à croire qu’ils ont un code de déplacement, ils ne se gênent nullement !
Que de vie il y a dans un hall de gare, que d’histoires jamais connues et pourtant pour un temps de manière anonyme partagé avec tous ces inconnus. Cela faisait rêver la petite fille. Lorsqu’elle était assise là à attendre que le temps passe, elle avait comme la sensation d’être momentanément arrêtée et devant elle une multitude d’histoires se contaient dans leur début. Et puis cette impression charmante semblable à celle vécue devant un rayonnage de petits gâteaux moelleux demandant à faire un choix !
Soudain…
Sa mère l’a prise par la main, il était temps, leur train était annoncé. Et là d’un coup tout s’arrête, tout reste derrière elle. La voilà en mouvement sortant de sa place de spectatrice, quittant dans un fracas intérieur muet toutes ses histoires qui rivalisaient pourtant de séduction. Ses pieds courent sur le pavé, elle suit le rythme imposé par sa mère, elle est concentrée pour ne pas trébucher et cela lui permet dans le même temps de quitter sa rêverie sans trop éprouver l’étourdissement.
Et pour elle, toute aventure était objet à découverte.
Elle attendait donc dans le hall de la gare, sagement assise aux côtés de sa mère. Toutes deux étaient en avance, et elles attendaient le départ de leur train. Ces moments d’attente étaient souvent pour la petite fille des moments d’observation de ce qui l’entourait, de qui l’entourait…
Elle adorait cela, c’était comme être au cinéma. Elle, elle était spectatrice. Spectatrice de ce qui se déroulait sous ses yeux.
Le tout était qu’il fallait être à côté de sa mère et non en face, ainsi son regard était libre et non prisonnier de celui de l’autre, et aujourd’hui elle était à ces côtés.
Quelle vie, il y a dans un hall de gare !
Les pressés sont les plus imprévisibles et ceux-là, elle les recherche toujours, son désir est de ne jamais les manquer. Ils courent tirant pour la plupart derrière eux de concises valises dont le bruit régulier et rapide des petites roues tapant le pavé résonne comme un « Attention, laissez passer, je suis dans une course contre le temps et j’ai décidé de courir plus vite que lui ». Ces personnes-là sont toujours très concentrées, normal elles sont dans une compétition terrible. Et elles doivent éviter des obstacles en tout genre. Le jeu est fou car ce n’est pas comme aux skis où les slaloms sont fixes. Ici tout est dans le mouvement, et les voyageurs pressés doivent slalomer avec des obstacles mouvants.
Le plus marrant c’est que lorsque l’on est observateur on remarque l’obstacle avant le voyageur pressé et là le stress : Va-t-il y avoir collision, freinage important ou passage de l’obstacle ?
Les obstacles mouvants ont toutes les formes ;: cela peut être des voyageurs distraits se promenant dans le hall de la gare en suivant une trajectoire aléatoire et changeante. Ceux-là sont les plus comiques car ils se retrouvent souvent décoiffés ou bousculés dans leur rencontre avec les pressés. Dans ces moments-là ils sont comme sortis d’un coup de leurs rêveries éveillées. Et alors que le voyageur pressé est déjà loin, eux sont toujours en train de se demander ce qui vient d’arriver.
Il y a aussi les enfants gambadant, les travailleurs des quais qui font leurs tâches et qui savent exactement où ils doivent aller, eux ils ont une trajectoire presqu’inchangeable. Banal, ils sont les gardiens du domaine. Et ces derniers, rien ne les distrait de leur itinéraire. Alors lorsqu’un pressé se retrouve sur le parcours il n’a qu’une seule possibilité sortir du domaine du travailleur des quais !
Et puis les autres pressés courant parfois en sens inverse mais aussi étrange que cela soit, il y a rarement de collisions entre pressés à croire qu’ils ont un code de déplacement, ils ne se gênent nullement !
Que de vie il y a dans un hall de gare, que d’histoires jamais connues et pourtant pour un temps de manière anonyme partagé avec tous ces inconnus. Cela faisait rêver la petite fille. Lorsqu’elle était assise là à attendre que le temps passe, elle avait comme la sensation d’être momentanément arrêtée et devant elle une multitude d’histoires se contaient dans leur début. Et puis cette impression charmante semblable à celle vécue devant un rayonnage de petits gâteaux moelleux demandant à faire un choix !
Soudain…
Sa mère l’a prise par la main, il était temps, leur train était annoncé. Et là d’un coup tout s’arrête, tout reste derrière elle. La voilà en mouvement sortant de sa place de spectatrice, quittant dans un fracas intérieur muet toutes ses histoires qui rivalisaient pourtant de séduction. Ses pieds courent sur le pavé, elle suit le rythme imposé par sa mère, elle est concentrée pour ne pas trébucher et cela lui permet dans le même temps de quitter sa rêverie sans trop éprouver l’étourdissement.