Violence conjugale : les hommes aussi - Violence psychologique. JIM.fr



Il aura fallu attendre 2007 pour que l’Observatoire national de la délinquance (OND) en France s’intéresse non pas seulement à la violence conjugale touchant les femmes, mais également à celle affectant les hommes. D’autres pays ont eu à cœur de s’intéresser à ce phénomène bien avant la France. Ainsi, au Canada, des statistiques sont régulièrement publiées sur les hommes battus depuis 1999. Début février, le Centre canadien de la statistique juridique rendait ainsi public un nouveau rapport sur la violence familiale affirmant que la proportion d’hommes déclarant avoir été victimes de violences physiques ou sexuelles au sein de leur couple était pratiquement similaire à celle de femmes (6 % vs 6,4 %). Les agressions sexuelles sont cependant trois fois moins fréquemment déclarées par des hommes. Les premiers chiffres n’étonnent guère Normand Brodeur, professeur à l’Ecole de service social de l’Université Laval et membre de l’équipe Masculinités et Société : « L’image qu’on a de la violence conjugale, c’est qu’elle se déroule dans un seul sens. Pourtant, les données sur ce qu’on appelle la « symétrie » de la violence, elles sont connues depuis des dizaines d’années », analysait-il cité par le quotidien québécois, le Soleil.

Une femme au chevet des hommes

Les données disponibles en France ne montrent pas une telle parité mais révèlent que le phénomène n’est pas totalement marginal. Selon l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, 100 000 hommes de 18 à 75 ans auraient été victimes en 2009 d’un acte de violence physique ou sexuelle au sein de leur couple, contre 305 000 femmes. Le phénomène concernerait toutes les classes sociales mais prioritairement les plus jeunes (18/25 ans et les plus âgés (les plus de 50 ans), selon Sylvianne Spitzer, psychologue experte en criminologie, fondatrice de l’association SOS Hommes battus, citée par le site Rue 89. Cette organisation, fondée donc par une femme en 2009 et qui a connu des débuts un peu difficiles (une absence totale de soutien des associations de lutte contre les violences faites aux femmes notamment) recevrait quatre appels ou mails par jour en moyenne. Le phénomène pourrait en outre être sous-estimé, tant le tabou est pesant. « Les hommes ont vingt, voire trente ans de retard par rapport à la prévention faite auprès des femmes. Conséquence : ils ne parlent pas. Ils ne déposent pas plainte. Ils ne viennent pas au groupe de parole » détaille Sylvianne Spitzer.

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Rédigé le Lundi 7 Mars 2011 modifié le Lundi 7 Mars 2011
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