Dialogue socratique : conversation propre à mettre en évidence la contradiction et à mener l’interlocuteur à la vérité.
Platin : Que penses-tu de la méditation après cette lecture ?
Xénon : Nous passons de la théorie de Selye de 1956, sur les méfaits du stress, à celle de la méditation capable de tout guérir, qui vient s’imposer comme une méthodologie indispensable.
P. : C’est vrai, mais il y a quand même des nuances entre les applications cliniques et celles qui sont dispensées pour le grand public.
X. : Oui, mais ces dernières risquent de prendre le dessus et rendre l’apprentissage de la méditation quasi obligatoire dans les écoles, les entreprises, les hôpitaux.
P. : Nous sommes encore dans un monde de liberté, laissant à chacun une part de discernement, à condition d’un minimum de connaissance. C’est dans l’esprit de cette nécessité que l’auteur a rédigé cette thématique.
X. : Sous prétexte de validation par les neurosciences, on peut aller très loin dans la société. Les chercheurs ont démontré la plasticité du cerveau, et donc que l’on peut passer du blanc au noir. Par moment cela fait presque peur d’aller voir un gourou de la performance cérébrale et de passer sous emprise.
P. : Beaucoup de barrières sont mises pour pallier ces dérives, et cette peur que tu as décrite s’est retrouvée aussi autrefois pour l’hypnose. Il faut rester vigilant mais confiant dans nos institutions.
X. : Tu as raison, je négative trop, mais j’ai du mal à penser que quelqu’un puisse être aussi efficace, sans être thérapeute, pour former à la méditation en huit semaines.
P. : Il n’y a pas de thérapeute mais des instructeurs rigoureusement formés, et leur but n’est pas d’amener le méditant à l’illumination, mais à un début de contrôle de son DMN.
X. : Selon un protocole extrêmement suivi et régulièrement mis à jour par ses auteurs... Tu vois, on revient à une méthodologie dogmatique. Nous sommes un peu dans la suite du paradigme cybernétique qui assigne l’homme à la similitude avec la machine. Comme notre maître Aristote l’a dit, si quelqu’un possède la règle tout en étant sans expérience, et si connaissant la règle générale, il ignore le cas singulier qui est contenu dans l’universel, il se trompe souvent de traitement.
P. : Tu exagères, tu sais bien que tous les apprentissages sont ainsi, on apprend des règles pour les oublier ensuite pour s’adapter ; nous aussi on a été formés comme cela par nos maîtres. Mais revenons à l’utilisation de la méditation pour les thérapeutes, puisque tu veux parler de singulier.
X. : Cette formation à la méditation, souvent faite en groupe, fait l’exclusion de la relation thérapeutique qui régit l’adaptabilité du thérapeute à chaque demande particulière.
P. : Justement, c’est cela que cette thématique pose, l’application à la thérapie individuelle en général et plus particulièrement à la pratique de l’hypnose. On peut envisager tout de même qu’un thérapeute formé à la méditation par des méthodes s’en serve secondairement dans sa pratique en la modelant à chaque patient. Rappelle-toi, Milton Erickson n’approuvait guère l’idée d’une standardisation de sa pratique, il insistait sur la singularité de chaque situation avec ses patients.
X. : D’accord, mais à condition que l’on n’oblige pas les patients à vivre l’instant présent, car l’homme a besoin de rêver à son avenir propre et de supplanter l’individualisme propre à la mondialisation qui finalement n’accorde que peu de place à l’individu.
P. : Xénon, tu mélanges tout, là. Je crois que les choses sont bien posées dans cette thématique, et surtout quand on lit le coordinateur du DU de Mindfulness, son apprentissage reflète tout sauf le dogme. L’exemple choisi sur le burn-out par Marine Colombel est très didactique quant à l’utilisation pratique adaptée à chaque individu. Pour moi la chose est claire, un thérapeute en hypnose gagne à l’apprentissage de la méditation pour lui-même et ses patients.
X. : J’essayais de me faire l’avocat du diable, mais tu as gagné Platin. Bon, je te laisse, je dois me rendre à mon cours de méditation…
Platin : Que penses-tu de la méditation après cette lecture ?
Xénon : Nous passons de la théorie de Selye de 1956, sur les méfaits du stress, à celle de la méditation capable de tout guérir, qui vient s’imposer comme une méthodologie indispensable.
P. : C’est vrai, mais il y a quand même des nuances entre les applications cliniques et celles qui sont dispensées pour le grand public.
X. : Oui, mais ces dernières risquent de prendre le dessus et rendre l’apprentissage de la méditation quasi obligatoire dans les écoles, les entreprises, les hôpitaux.
P. : Nous sommes encore dans un monde de liberté, laissant à chacun une part de discernement, à condition d’un minimum de connaissance. C’est dans l’esprit de cette nécessité que l’auteur a rédigé cette thématique.
X. : Sous prétexte de validation par les neurosciences, on peut aller très loin dans la société. Les chercheurs ont démontré la plasticité du cerveau, et donc que l’on peut passer du blanc au noir. Par moment cela fait presque peur d’aller voir un gourou de la performance cérébrale et de passer sous emprise.
P. : Beaucoup de barrières sont mises pour pallier ces dérives, et cette peur que tu as décrite s’est retrouvée aussi autrefois pour l’hypnose. Il faut rester vigilant mais confiant dans nos institutions.
X. : Tu as raison, je négative trop, mais j’ai du mal à penser que quelqu’un puisse être aussi efficace, sans être thérapeute, pour former à la méditation en huit semaines.
P. : Il n’y a pas de thérapeute mais des instructeurs rigoureusement formés, et leur but n’est pas d’amener le méditant à l’illumination, mais à un début de contrôle de son DMN.
X. : Selon un protocole extrêmement suivi et régulièrement mis à jour par ses auteurs... Tu vois, on revient à une méthodologie dogmatique. Nous sommes un peu dans la suite du paradigme cybernétique qui assigne l’homme à la similitude avec la machine. Comme notre maître Aristote l’a dit, si quelqu’un possède la règle tout en étant sans expérience, et si connaissant la règle générale, il ignore le cas singulier qui est contenu dans l’universel, il se trompe souvent de traitement.
P. : Tu exagères, tu sais bien que tous les apprentissages sont ainsi, on apprend des règles pour les oublier ensuite pour s’adapter ; nous aussi on a été formés comme cela par nos maîtres. Mais revenons à l’utilisation de la méditation pour les thérapeutes, puisque tu veux parler de singulier.
X. : Cette formation à la méditation, souvent faite en groupe, fait l’exclusion de la relation thérapeutique qui régit l’adaptabilité du thérapeute à chaque demande particulière.
P. : Justement, c’est cela que cette thématique pose, l’application à la thérapie individuelle en général et plus particulièrement à la pratique de l’hypnose. On peut envisager tout de même qu’un thérapeute formé à la méditation par des méthodes s’en serve secondairement dans sa pratique en la modelant à chaque patient. Rappelle-toi, Milton Erickson n’approuvait guère l’idée d’une standardisation de sa pratique, il insistait sur la singularité de chaque situation avec ses patients.
X. : D’accord, mais à condition que l’on n’oblige pas les patients à vivre l’instant présent, car l’homme a besoin de rêver à son avenir propre et de supplanter l’individualisme propre à la mondialisation qui finalement n’accorde que peu de place à l’individu.
P. : Xénon, tu mélanges tout, là. Je crois que les choses sont bien posées dans cette thématique, et surtout quand on lit le coordinateur du DU de Mindfulness, son apprentissage reflète tout sauf le dogme. L’exemple choisi sur le burn-out par Marine Colombel est très didactique quant à l’utilisation pratique adaptée à chaque individu. Pour moi la chose est claire, un thérapeute en hypnose gagne à l’apprentissage de la méditation pour lui-même et ses patients.
X. : J’essayais de me faire l’avocat du diable, mais tu as gagné Platin. Bon, je te laisse, je dois me rendre à mon cours de méditation…
Dr Olivier DE PALÉZIEUX, Praticien hospitalier en médecine d’urgence. Certifié durant ses études en psychologie médicale, il s’est passionné pour la thérapie psychanalytique, initié par le professeur René Diatkine au centre Alfred-Binet à Paris. Son intérêt pour la relation thérapeutique ne l’a jamais quitté jusque dans le domaine de l’urgence. Membre de L’IRHYS (Suisse) et de l’AFEHM où il enseigne l’hypnose, il est consultant au centre Hypnosis à Paris, tout en poursuivant son activité d’urgence en SAMU-SMUR.
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Lorsque la Version papier de ce numéro sera épuisée, la version PDF sera fournie à la place
- Èditorial : «La simplicité est la sophistication suprême»
- Ressources et compétences. B. DUBOS
- Pratiques narratives et hypnose B. DAMERON
- L’inattendu, force de changement S. LE PELLETIER-BEAUFOND
ESPACE : DOULEUR DOUCEUR
- Éditorial. H. BENSOUSSAN
- Les suggestions post-hypnotiques M. GALY
- Thérapies systémiques brèves et addictions. O. COTTENCIN
DOSSIER: HYPNOSE et MEDITATION
- Mindfulness ou pleine conscience. O. DE PALÉZIEUX
- Hypnose et méditation O. DE PALÉZIEUX
- DU de Mindfulness - Jean Sixou O. DE PALÉZIEUX
- Burn-out et méditation. M. COLOMBEL
- Dialogue socratique... O. DE PALÉZIEUX
- « Je collapse… » S. COLOMBO, MUHUC
- La présence au corps, encore A. CHABOCHE
- La hutte à sudation. N. D’INCA
- Les Grands Entretiens: Eric Bonvin. G. FITOUSSI
- Livres en Bouche S. COHEN, C. GUILLOUX
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- Èditorial : «La simplicité est la sophistication suprême»
- Ressources et compétences. B. DUBOS
- Pratiques narratives et hypnose B. DAMERON
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ESPACE : DOULEUR DOUCEUR
- Éditorial. H. BENSOUSSAN
- Les suggestions post-hypnotiques M. GALY
- Thérapies systémiques brèves et addictions. O. COTTENCIN
DOSSIER: HYPNOSE et MEDITATION
- Mindfulness ou pleine conscience. O. DE PALÉZIEUX
- Hypnose et méditation O. DE PALÉZIEUX
- DU de Mindfulness - Jean Sixou O. DE PALÉZIEUX
- Burn-out et méditation. M. COLOMBEL
- Dialogue socratique... O. DE PALÉZIEUX
- « Je collapse… » S. COLOMBO, MUHUC
- La présence au corps, encore A. CHABOCHE
- La hutte à sudation. N. D’INCA
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