Pour préparer notre contribution à cette journée consacrée à la question de savoir « Comment devenir un meilleur thérapeute ? », nous nous sommes inspirés d’un des pères fondateurs de la thérapie brève de Palo Alto, Paul Watzlawick, et de ses judicieux conseils visant à « réussir à échouer » et à « faire soi-même son propre malheur ». Une thérapie, aussi brève soit-elle, est généralement faite de plusieurs séances, et aucun thérapeute, aussi expérimenté et talentueux soit-il, n’est à l’abri de faire, un jour, une « mauvaise séance » ; comme à l’inverse quelqu’un qui travaille généralement de manière peu efficace peut parfois avoir un coup de génie. Nous aimerions par conséquent vous inviter, à travers cette brève intervention, à vous livrer avec nous à un petit jeu de l’esprit : « Imaginons que lors de votre prochaine séance, vous vouliez tout faire pour que la thérapie n’aide pas du tout votre patient à aller mieux, voire même qu’au lieu qu’il se sente mieux, vous vouliez au contraire faire en sorte que votre patient aille encore plus mal. Que devriez-vous alors faire ou ne pas faire, dire ou ne pas dire, penser ou ne pas penser ? »
En partant de nos réflexions et de nos échanges autour de cette question, nous allons partager avec vous quelques pistes aux allures paradoxales, dans lesquelles s’entremêlent trois grandes dimensions systémiques : la relation que le thérapeute entretient avec lui-même, celle qu’il entretient avec le monde et, bien entendu, la relation qu’il entretient avec ses patients.
1. Pour commencer à se rendre inefficace, le thérapeute pourra penser qu’il n’existe qu’une et une seule réalité – une « bonne » façon de voir la vie, le monde, les problèmes, les solutions, etc. – à savoir la sienne. Il cherchera alors logiquement à rétablir, à rectifier, à corriger ce que dit le patient, ce qu’il pense, pour l’amener à voir la « réalité » « telle qu’elle est ». Ainsi une thérapeute qui travaillait dans un centre ambulatoire qui accompagnait des auteurs de violences conjugales s’escrimait-elle en vain à essayer de faire comprendre à un patient originaire d’Afghanistan que le comportement qu’il avait eu avec son épouse était un comportement « violent », générant incompréhension, dénégations et un agacement de plus en plus palpable chez ce monsieur qui, par son expérience de vie, avait une conception bien différente de ce qu’était la violence.
Une telle posture revient à croire qu’il est possible de définir de manière objective ce qui constitue, dans ce cas, de la « violence »... alors que nous savons grâce à Gregory Bateson et à la cybernétique de deuxième ordre que l’objectivité en matière de relations humaines et de sciences humaines n’existe pas. Pour un intervenant pratiquant le modèle de Palo Alto, c’est justement la construction de la « réalité » produite par son client qui importe le plus, car c’est sur elle qu’il va pouvoir s’appuyer, même lorsque cette « réalité » s’éloigne fortement des conventions ou des habitudes de pensée qui sont celles du thérapeute ou de la société au sein de laquelle il évolue. On retrouve ici Milton Erickson, qui enseignait à ses élèves de ne jamais insister avec les patients pour essayer de modifier directement leur façon de penser.
2. Dans la même ligne, le thérapeute qui voudra être certain de s’aliéner ses patients à tous les coups pourra s’employer à confondre systématiquement santé mentale et obéissance à l’autorité, pratique fort courante qui a été décrite par le sociologue Erving Goffman (1). Il s’efforcera alors à tout prix de faire prendre conscience à ceux de ses patients qui ne respectent pas le cadre de l’école, du foyer, de l’hôpital, de la loi, de la morale, qu’ils ont un problème, il voudra les amener à prendre conscience du fait qu’ils ont un problème. Tabler sur le fait qu’une « prise de conscience » de ce type est la condition nécessaire et suffisante pour faire advenir un changement et une amélioration dans la situation est un piège qui pourra prendre diverses formes dans la dynamique relationnelle entre le thérapeute et son patient, selon comment ce dernier réagit.
Ainsi, une adolescente à qui l’on tient ce type de discours pourra se murer dans le silence et refuser obstinément l’aide qui lui est proposée (imposée ?), ne pas se présenter aux rendez-vous qui lui sont fixés, oublier, s’énerver, se victimiser... Alors qu’une autre adolescente pourra au contraire tenir un discours tout à fait conforme à ce qui est attendu par son thérapeute : « Oui, j’aimerais trouver une formation... il faudrait que je me motive... que je retourne à l’école... que j’arrête mes bêtises, que j’arrête la conso... » – tout en continuant par ailleurs à agir à sa guise... Un tel décalage entre les mots et les actes aura tôt fait de corroborer un inquiétant diagnostic psychiatrique la concernant.
3. La dynamique décrite à l’instant pointe vers une autre façon de définir les problèmes de manière à ne pas pouvoir les résoudre. Pour cela, il faudra chercher à définir les caractéristiques du patient et les considérer comme lui étant intrinsèques plutôt que de les resituer dans l’interaction, dans leur contexte d’émergence. Une telle définition individuelle et non contextuelle des problèmes permettra de figer les situations problématiques plutôt que de les amener à évoluer. Si l’on reprend le cas d’une adolescente qui ne respecte pas l’autorité des adultes, et que l’on ignore le fait que ses parents ne lui ont donné que très peu d’occasions de les considérer comme des personnes fiables, responsables et cohérentes, on ne pourra pas comprendre le fait que cette jeune fille n’a, de son point de vue, pas vraiment de raisons d’avoir une haute opinion des adultes, et l’on manquera de percevoir également la dimension adaptative de la profonde défiance qu’elle ressent à leur égard.
4. Ainsi, bien des patients désignés se méfient de ce qui pourra leur être proposé par leur thérapeute et sont loin d’être de prime abord disposés à se mobiliser et à changer leur façon de fonctionner. Ignorer cela et considérer d’emblée, sans nous poser de question, que la personne qui a pris place dans le fauteuil en face de nous est prête à travailler avec nous, qu’elle est demandeuse d’un changement, disponible et apte à s’engager à faire ce qu’on lui demandera de faire pour opérer ce changement (en référence à la notion de « client » dans notre approche), et croire que nous n’avons rien à faire pour la clientéliser, est une autre bonne façon d’aller de déconvenue en déconvenue. Adoptant une sorte de position d’optimisme béat, nous devrons pour cela oublier que les personnes qui ne consultent que pour nous demander la simple « permission » de changer pour aller mieux ne sont qu’une très petite minorité, et qu’en général les patients, même motivés, peuvent se sentir empêchés de réaliser des changements ou peuvent ressentir une forme ou une autre d’ambivalence.
5. Pour nous garantir de faire émerger une belle résistance chez notre patient, nous devrons aussi oublier de tenir compte de l’importance du pacing avant le leading, notions chères à Milton Erickson – nous imaginer que l’on va pouvoir directement emmener le patient quelque part sans l’avoir d’abord rejoint là où il est. Il faudra considérer qu’il n’est pas du tout nécessaire de nous accorder à la personne, de la rejoindre, de s’intéresser à sa vision des choses, de vérifier si on l’a bien comprise. Nous devrons au contraire chercher à passer en force, à vouloir la convaincre à tout prix du bien-fondé de nos propres interprétations de sa situation, à vouloir lui imposer nos vues, nos conclusions, à faire fi de ses objections, à insister sur le fait qu’elle doit changer, se remettre en question, se mobiliser. La pression exercée ainsi permettra alors généralement de détériorer durablement la relation, amenant le patient à tourner un peu autour du pot en nous disant qu’il va réfléchir (s’il est poli) avant de ne finalement pas reprendre rendez-vous, ou, parfois, à annuler à la dernière minute le rendez-vous suivant, voire à nous poser un lapin...
6. Sur le plan de la communication, une autre méthode très simple mais très efficace pour générer de la résistance, consiste à insister pour utiliser nos propres mots, nos propres expressions, nos propres métaphores, plutôt que celles du patient. Cela crée autant de dissonances, d’occasions pour le patient de ne pas se sentir pris en compte, de tout petits coups de canif dans la relation...
PAR EXEMPLE :
- Le thérapeute : « Jusqu’à la fois prochaine, je vais vous demander de réfléchir, chaque jour, à trois petits plaisirs que vous pourriez vous octroyer dans la journée.
- Le patient : Est-ce que ça va aussi si ce sont juste de petites satisfactions ?
- Le thérapeute : Oui, tout à fait, pensez à trois petits plaisirs... » Même si chaque erreur est coûteuse, nos patients sont le plus souvent capables de faire preuve d’indulgence et de patience avec nos petites maladresses, c’est pourquoi il est important de les répéter plusieurs fois, pour garantir un meilleur effet !
7. Ne pas rejoindre le patient dans sa « position » peut prendre d’autres formes qui fonctionnent à merveille pour rendre le dialogue thérapeutique problématique. Une patiente explique que sa fille Nora, 16 ans, se met très régulièrement en danger. La thérapeute commence une reformulation :
- « Nora est une adolescente...
- Non, s’exclame la patiente en interrompant brutalement sa thérapeute, ce n’est pas juste une adolescente ! Je vous dis qu’elle se met en DANGER !
- Un peu plus tard, la thérapeute lui dit : Vous êtes très inquiète...
- Et la maman de s’exclamer à nouveau : Mon inquiétude ! Mon inquiétude ! On ne me parle que de mon inquiétude ! Mais il ne s’agit pas de moi ! C’est ma fille qui se met en danger ! » En donnant le sentiment à la maman qu’elle minimise la gravité des actes de Nora, puis en focalisant son discours sur la maman plutôt que sur sa fille, la thérapeute heurte la position de sa patiente, ce qui contribue à faire émerger une forte résistance chez celle-ci.
8. …..
Pour lire la suite
En partant de nos réflexions et de nos échanges autour de cette question, nous allons partager avec vous quelques pistes aux allures paradoxales, dans lesquelles s’entremêlent trois grandes dimensions systémiques : la relation que le thérapeute entretient avec lui-même, celle qu’il entretient avec le monde et, bien entendu, la relation qu’il entretient avec ses patients.
1. Pour commencer à se rendre inefficace, le thérapeute pourra penser qu’il n’existe qu’une et une seule réalité – une « bonne » façon de voir la vie, le monde, les problèmes, les solutions, etc. – à savoir la sienne. Il cherchera alors logiquement à rétablir, à rectifier, à corriger ce que dit le patient, ce qu’il pense, pour l’amener à voir la « réalité » « telle qu’elle est ». Ainsi une thérapeute qui travaillait dans un centre ambulatoire qui accompagnait des auteurs de violences conjugales s’escrimait-elle en vain à essayer de faire comprendre à un patient originaire d’Afghanistan que le comportement qu’il avait eu avec son épouse était un comportement « violent », générant incompréhension, dénégations et un agacement de plus en plus palpable chez ce monsieur qui, par son expérience de vie, avait une conception bien différente de ce qu’était la violence.
Une telle posture revient à croire qu’il est possible de définir de manière objective ce qui constitue, dans ce cas, de la « violence »... alors que nous savons grâce à Gregory Bateson et à la cybernétique de deuxième ordre que l’objectivité en matière de relations humaines et de sciences humaines n’existe pas. Pour un intervenant pratiquant le modèle de Palo Alto, c’est justement la construction de la « réalité » produite par son client qui importe le plus, car c’est sur elle qu’il va pouvoir s’appuyer, même lorsque cette « réalité » s’éloigne fortement des conventions ou des habitudes de pensée qui sont celles du thérapeute ou de la société au sein de laquelle il évolue. On retrouve ici Milton Erickson, qui enseignait à ses élèves de ne jamais insister avec les patients pour essayer de modifier directement leur façon de penser.
2. Dans la même ligne, le thérapeute qui voudra être certain de s’aliéner ses patients à tous les coups pourra s’employer à confondre systématiquement santé mentale et obéissance à l’autorité, pratique fort courante qui a été décrite par le sociologue Erving Goffman (1). Il s’efforcera alors à tout prix de faire prendre conscience à ceux de ses patients qui ne respectent pas le cadre de l’école, du foyer, de l’hôpital, de la loi, de la morale, qu’ils ont un problème, il voudra les amener à prendre conscience du fait qu’ils ont un problème. Tabler sur le fait qu’une « prise de conscience » de ce type est la condition nécessaire et suffisante pour faire advenir un changement et une amélioration dans la situation est un piège qui pourra prendre diverses formes dans la dynamique relationnelle entre le thérapeute et son patient, selon comment ce dernier réagit.
Ainsi, une adolescente à qui l’on tient ce type de discours pourra se murer dans le silence et refuser obstinément l’aide qui lui est proposée (imposée ?), ne pas se présenter aux rendez-vous qui lui sont fixés, oublier, s’énerver, se victimiser... Alors qu’une autre adolescente pourra au contraire tenir un discours tout à fait conforme à ce qui est attendu par son thérapeute : « Oui, j’aimerais trouver une formation... il faudrait que je me motive... que je retourne à l’école... que j’arrête mes bêtises, que j’arrête la conso... » – tout en continuant par ailleurs à agir à sa guise... Un tel décalage entre les mots et les actes aura tôt fait de corroborer un inquiétant diagnostic psychiatrique la concernant.
3. La dynamique décrite à l’instant pointe vers une autre façon de définir les problèmes de manière à ne pas pouvoir les résoudre. Pour cela, il faudra chercher à définir les caractéristiques du patient et les considérer comme lui étant intrinsèques plutôt que de les resituer dans l’interaction, dans leur contexte d’émergence. Une telle définition individuelle et non contextuelle des problèmes permettra de figer les situations problématiques plutôt que de les amener à évoluer. Si l’on reprend le cas d’une adolescente qui ne respecte pas l’autorité des adultes, et que l’on ignore le fait que ses parents ne lui ont donné que très peu d’occasions de les considérer comme des personnes fiables, responsables et cohérentes, on ne pourra pas comprendre le fait que cette jeune fille n’a, de son point de vue, pas vraiment de raisons d’avoir une haute opinion des adultes, et l’on manquera de percevoir également la dimension adaptative de la profonde défiance qu’elle ressent à leur égard.
4. Ainsi, bien des patients désignés se méfient de ce qui pourra leur être proposé par leur thérapeute et sont loin d’être de prime abord disposés à se mobiliser et à changer leur façon de fonctionner. Ignorer cela et considérer d’emblée, sans nous poser de question, que la personne qui a pris place dans le fauteuil en face de nous est prête à travailler avec nous, qu’elle est demandeuse d’un changement, disponible et apte à s’engager à faire ce qu’on lui demandera de faire pour opérer ce changement (en référence à la notion de « client » dans notre approche), et croire que nous n’avons rien à faire pour la clientéliser, est une autre bonne façon d’aller de déconvenue en déconvenue. Adoptant une sorte de position d’optimisme béat, nous devrons pour cela oublier que les personnes qui ne consultent que pour nous demander la simple « permission » de changer pour aller mieux ne sont qu’une très petite minorité, et qu’en général les patients, même motivés, peuvent se sentir empêchés de réaliser des changements ou peuvent ressentir une forme ou une autre d’ambivalence.
5. Pour nous garantir de faire émerger une belle résistance chez notre patient, nous devrons aussi oublier de tenir compte de l’importance du pacing avant le leading, notions chères à Milton Erickson – nous imaginer que l’on va pouvoir directement emmener le patient quelque part sans l’avoir d’abord rejoint là où il est. Il faudra considérer qu’il n’est pas du tout nécessaire de nous accorder à la personne, de la rejoindre, de s’intéresser à sa vision des choses, de vérifier si on l’a bien comprise. Nous devrons au contraire chercher à passer en force, à vouloir la convaincre à tout prix du bien-fondé de nos propres interprétations de sa situation, à vouloir lui imposer nos vues, nos conclusions, à faire fi de ses objections, à insister sur le fait qu’elle doit changer, se remettre en question, se mobiliser. La pression exercée ainsi permettra alors généralement de détériorer durablement la relation, amenant le patient à tourner un peu autour du pot en nous disant qu’il va réfléchir (s’il est poli) avant de ne finalement pas reprendre rendez-vous, ou, parfois, à annuler à la dernière minute le rendez-vous suivant, voire à nous poser un lapin...
6. Sur le plan de la communication, une autre méthode très simple mais très efficace pour générer de la résistance, consiste à insister pour utiliser nos propres mots, nos propres expressions, nos propres métaphores, plutôt que celles du patient. Cela crée autant de dissonances, d’occasions pour le patient de ne pas se sentir pris en compte, de tout petits coups de canif dans la relation...
PAR EXEMPLE :
- Le thérapeute : « Jusqu’à la fois prochaine, je vais vous demander de réfléchir, chaque jour, à trois petits plaisirs que vous pourriez vous octroyer dans la journée.
- Le patient : Est-ce que ça va aussi si ce sont juste de petites satisfactions ?
- Le thérapeute : Oui, tout à fait, pensez à trois petits plaisirs... » Même si chaque erreur est coûteuse, nos patients sont le plus souvent capables de faire preuve d’indulgence et de patience avec nos petites maladresses, c’est pourquoi il est important de les répéter plusieurs fois, pour garantir un meilleur effet !
7. Ne pas rejoindre le patient dans sa « position » peut prendre d’autres formes qui fonctionnent à merveille pour rendre le dialogue thérapeutique problématique. Une patiente explique que sa fille Nora, 16 ans, se met très régulièrement en danger. La thérapeute commence une reformulation :
- « Nora est une adolescente...
- Non, s’exclame la patiente en interrompant brutalement sa thérapeute, ce n’est pas juste une adolescente ! Je vous dis qu’elle se met en DANGER !
- Un peu plus tard, la thérapeute lui dit : Vous êtes très inquiète...
- Et la maman de s’exclamer à nouveau : Mon inquiétude ! Mon inquiétude ! On ne me parle que de mon inquiétude ! Mais il ne s’agit pas de moi ! C’est ma fille qui se met en danger ! » En donnant le sentiment à la maman qu’elle minimise la gravité des actes de Nora, puis en focalisant son discours sur la maman plutôt que sur sa fille, la thérapeute heurte la position de sa patiente, ce qui contribue à faire émerger une forte résistance chez celle-ci.
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Guillaume Delannoy
Directeur adjoint de l’Institut Gregory Bateson (IGB) et président de l’Association vaudoise d’intervention et de thérapie systémique (AVDITS). Enseigne la thérapie brève et l’hypnose à des professionnels de la relation d’aide dans le cadre des formations de l’IGB ainsi qu’en tant que chargé de cours dans plusieurs universités en France, en Suisse et en Belgique. Responsable du centre de thérapie brève de l’IGB à Lausanne, il intervient dans l’accompagnement de personnes et d’équipes en difficultés dans leur contexte professionnel et supervise plusieurs équipes socio-éducatives en Suisse romande et en France. Auteur et coauteur de plus d’une vingtaine d’articles sur la thérapie brève de Palo Alto.
Nathalie Koralnik
Enseigne l’approche systémique et stratégique brève et l’hypnose ericksonienne à l’Institut Gregory Bateson (IGB). Elle consulte en cabinet privé dans la région lyonnaise en français, anglais et italien, et supervise des équipes socio-éducatives dans sa région. Egalement traductrice et interprète, elle traduit des séminaires et des ouvrages dans ses domaines de compétence.
N°73 : Mai / Juin / Juillet 2024
Julien Betbèze, rédacteur en chef, nous présente ce n°73 :
''En thérapie brève, comme en hypnose formelle, le thérapeute doit posséder de solides connaissances cliniques et la capacité à rentrer dans une transe partagée avec le sujet qu’il accompagne. A partir de cette expérience relationnelle, le thérapeute va poser des questions pour permettre au sujet de se décaler de l’histoire pathologique dans laquelle il est enfermé.''
Jérémie Roos nous montre comment l’utilisation du questionnement externalisant va permettre chez une jeune femme de 20 ans, prise dans une histoire de conflit de loyauté, de TOC et de surpoids, d’ouvrir un espace de liberté où elle pourra assumer ses prises de décision et trouver la force de renégocier sa place dans les relations. Je vous propose ensuite un texte où je développe un certain nombre de chemins pour « reprendre confiance dans le lien humain », quand celui-ci a été détruit par des vécus traumatiques. Il n’y a qu’à partir d’une expérience de sécurité, en lien avec une confiance retrouvée, que le sujet est en capacité de faire face aux effets du trauma.
Bernard Mayer souligne l’importance du travail avec le corps dans la désensibilisation des traumas. A travers le cas d’Eglantine, il nous fait percevoir l’importance du travail avec le Système nerveux autonome pour remettre en mouvement les processus de réassociation.
Dans l’« Espace Douleur Douceur », Gérard Ostermann nous présente le travail de trois praticiens :
- Dans le cas d’une douleur d’épaule, Michel Dumas nous indique comment l’hypnose favorise la réconciliation avec cette partie du corps isolée par la douleur.
- Christophe Hardy nous ouvre à l’utilisation hypnotique du « swiss ball » pour redonner du mouvement à un dos enfermé dans la lombalgie.
- Laurence Dalem nous rappelle l’importance des soins palliatifs et combien la relation n’appartient jamais à une personne, mais est toujours partagée.
Dans le dossier thématique ''Interroger nos pratiques'', Guillaume Delannoy et Nathalie Koralnik nous font comprendre qu’aucun thérapeute n’est à l’abri de faire une « mauvaise séance » et ils développent ainsi un mode d’emploi en 20 points pour s’empêcher de réussir !
Vous pouvez en profiter pour lire le « Quiproquo » de Stefano Colombo sur l’échec, illustré avec humour par Muhuc, afin de comprendre pourquoi l’hypnose, on ne peut pas la réussir, avec un grand avantage : pas de réussite, pas d’échec !
J’ai eu le grand plaisir d’interviewer Dominique Megglé à la suite de la publication de son livre ''Les chaussettes trouées'', synthèse des points importants émergeant de sa longue expérience de clinicien. Il évoque l’importance de penser la psychopathologie à partir de l’hypnopathologie. Voilà une position novatrice qui ouvre de nouvelles perspectives pour nous interroger sur la pertinence de nos pratiques.
Stéphane Radoykov questionne également sa pratique, tout en acceptant ses limites, il recherche des améliorations en sortant par exemple du piège des automatismes. Il fait référence aux questionnaires de Scott D. Miller, essentiels pour se situer dans une dimension de co-construction pour ouvrir des possibles.
Adrian Chaboche nous rappelle la phrase d’Erickson pour nous inciter à être créatifs : « N’imitez pas. Soyez naturellement vous-même. J’ai passé du temps à essayer d’imiter d’autres, ce fut un désastre ! »
Sophie Cohen utilise « l’arbre de vie » pour aider Hélène à se libérer des relations dysfonctionnelles transgénérationnelles et s’autoriser à construire sa propre histoire en lien avec ses valeurs préférées.
Julien Betbèze, rédacteur en chef, nous présente ce n°73 :
''En thérapie brève, comme en hypnose formelle, le thérapeute doit posséder de solides connaissances cliniques et la capacité à rentrer dans une transe partagée avec le sujet qu’il accompagne. A partir de cette expérience relationnelle, le thérapeute va poser des questions pour permettre au sujet de se décaler de l’histoire pathologique dans laquelle il est enfermé.''
Jérémie Roos nous montre comment l’utilisation du questionnement externalisant va permettre chez une jeune femme de 20 ans, prise dans une histoire de conflit de loyauté, de TOC et de surpoids, d’ouvrir un espace de liberté où elle pourra assumer ses prises de décision et trouver la force de renégocier sa place dans les relations. Je vous propose ensuite un texte où je développe un certain nombre de chemins pour « reprendre confiance dans le lien humain », quand celui-ci a été détruit par des vécus traumatiques. Il n’y a qu’à partir d’une expérience de sécurité, en lien avec une confiance retrouvée, que le sujet est en capacité de faire face aux effets du trauma.
Bernard Mayer souligne l’importance du travail avec le corps dans la désensibilisation des traumas. A travers le cas d’Eglantine, il nous fait percevoir l’importance du travail avec le Système nerveux autonome pour remettre en mouvement les processus de réassociation.
Dans l’« Espace Douleur Douceur », Gérard Ostermann nous présente le travail de trois praticiens :
- Dans le cas d’une douleur d’épaule, Michel Dumas nous indique comment l’hypnose favorise la réconciliation avec cette partie du corps isolée par la douleur.
- Christophe Hardy nous ouvre à l’utilisation hypnotique du « swiss ball » pour redonner du mouvement à un dos enfermé dans la lombalgie.
- Laurence Dalem nous rappelle l’importance des soins palliatifs et combien la relation n’appartient jamais à une personne, mais est toujours partagée.
Dans le dossier thématique ''Interroger nos pratiques'', Guillaume Delannoy et Nathalie Koralnik nous font comprendre qu’aucun thérapeute n’est à l’abri de faire une « mauvaise séance » et ils développent ainsi un mode d’emploi en 20 points pour s’empêcher de réussir !
Vous pouvez en profiter pour lire le « Quiproquo » de Stefano Colombo sur l’échec, illustré avec humour par Muhuc, afin de comprendre pourquoi l’hypnose, on ne peut pas la réussir, avec un grand avantage : pas de réussite, pas d’échec !
J’ai eu le grand plaisir d’interviewer Dominique Megglé à la suite de la publication de son livre ''Les chaussettes trouées'', synthèse des points importants émergeant de sa longue expérience de clinicien. Il évoque l’importance de penser la psychopathologie à partir de l’hypnopathologie. Voilà une position novatrice qui ouvre de nouvelles perspectives pour nous interroger sur la pertinence de nos pratiques.
Stéphane Radoykov questionne également sa pratique, tout en acceptant ses limites, il recherche des améliorations en sortant par exemple du piège des automatismes. Il fait référence aux questionnaires de Scott D. Miller, essentiels pour se situer dans une dimension de co-construction pour ouvrir des possibles.
Adrian Chaboche nous rappelle la phrase d’Erickson pour nous inciter à être créatifs : « N’imitez pas. Soyez naturellement vous-même. J’ai passé du temps à essayer d’imiter d’autres, ce fut un désastre ! »
Sophie Cohen utilise « l’arbre de vie » pour aider Hélène à se libérer des relations dysfonctionnelles transgénérationnelles et s’autoriser à construire sa propre histoire en lien avec ses valeurs préférées.