Chère Cassandre,
Tes prédictions, celles qui t’ont values la célébrité mythologique, ne se tournent pas vers le bon horizon.
Tu es bien placée, Cassandre, pour savoir que « le père » est une fonction au sein du couple et de la famille. Que « la mère » est celle ou celui qui a toujours su protéger, administrer des soins, transmettre le Désir et la vie. Que la fonction du père est bien celle de protéger la « beauté » de la mère, et donc, de la vie et du Désir. La « beauté » pour la mère, n’est-elle pas d’être « suffisamment bonne » auprès des enfants ? Ni trop présente, ni trop absente, disait Winnicott. Aimée par celui ou celle qui tient la fonction de père, elle réajuste sa distance avec ses enfants et les dirige vers la vie, leur vie, celle qu’elle leur a donné pour eux, sans rien attendre en retour.
Tu sais, que le père aide la mère à se détourner de son désir de fusion, à suppléer au potentiel abandon. Il vient à sa place si elle s’absente trop et devient lui-même « fonction maternelle » si elle disparaît.
Doit-on, Cassandre être revêtu des attributs de la masculinité pour tenir cette fonction paternelle ? doit-on avoir la morphologie d’une femme pour s’inscrire dans la fonction maternelle ?
Le désir d’être « père » ou « mère » n’est-il qu’un désir génital ? Ce désir qui pour des couples homosexuels est si « criant », puisque c’est le manque, comme tu le sais, qui créé le Désir. La tolérance que les couples homoprarentaux semble solliciter auprès de ceux qui peuvent se permettre un choix entre Envie et Désir, a semble t-il été si chèrement gagnée, que je reçois dans mon cabinet des patients qui se questionnent profondément : Suis-je suffisamment aimante vis-à-vis de la mère pour préserver une bonne distance d’amour avec les enfants? Suis-je suffisamment entourée d’amis masculins pour les aider à s’identifier ? Suis-je suffisamment accepté au travail pour les garder s’ils sont malades et que mon compagnon est en déplacement ? suis-je suffisamment autoritaire, lorsqu’elle/il ne l’est pas assez ?
C’est l’épanouissement de leurs enfants, Cassandre, qui chaque jour les réconforte dans leur Désir. Ils souhaitent que leurs enfants, un jour, à leur tour, vivent cette joie immense de la transmission filiale. Quant à ce qu’ils entendront à l’école, au lycée, au travail, sur cette différence, d’autres en ont entendus de pire pour leur couleur de peau, leurs origines, leurs parents trop ceci et trop cela. C’est malheureusement la haine qui créé la maladie, personne n’est à l’abri du fanatisme haineux. L’histoire n’en est qu’une terrible illustration.
Stéphanie Lacruz
Psychanalyste
Tes prédictions, celles qui t’ont values la célébrité mythologique, ne se tournent pas vers le bon horizon.
Tu es bien placée, Cassandre, pour savoir que « le père » est une fonction au sein du couple et de la famille. Que « la mère » est celle ou celui qui a toujours su protéger, administrer des soins, transmettre le Désir et la vie. Que la fonction du père est bien celle de protéger la « beauté » de la mère, et donc, de la vie et du Désir. La « beauté » pour la mère, n’est-elle pas d’être « suffisamment bonne » auprès des enfants ? Ni trop présente, ni trop absente, disait Winnicott. Aimée par celui ou celle qui tient la fonction de père, elle réajuste sa distance avec ses enfants et les dirige vers la vie, leur vie, celle qu’elle leur a donné pour eux, sans rien attendre en retour.
Tu sais, que le père aide la mère à se détourner de son désir de fusion, à suppléer au potentiel abandon. Il vient à sa place si elle s’absente trop et devient lui-même « fonction maternelle » si elle disparaît.
Doit-on, Cassandre être revêtu des attributs de la masculinité pour tenir cette fonction paternelle ? doit-on avoir la morphologie d’une femme pour s’inscrire dans la fonction maternelle ?
Le désir d’être « père » ou « mère » n’est-il qu’un désir génital ? Ce désir qui pour des couples homosexuels est si « criant », puisque c’est le manque, comme tu le sais, qui créé le Désir. La tolérance que les couples homoprarentaux semble solliciter auprès de ceux qui peuvent se permettre un choix entre Envie et Désir, a semble t-il été si chèrement gagnée, que je reçois dans mon cabinet des patients qui se questionnent profondément : Suis-je suffisamment aimante vis-à-vis de la mère pour préserver une bonne distance d’amour avec les enfants? Suis-je suffisamment entourée d’amis masculins pour les aider à s’identifier ? Suis-je suffisamment accepté au travail pour les garder s’ils sont malades et que mon compagnon est en déplacement ? suis-je suffisamment autoritaire, lorsqu’elle/il ne l’est pas assez ?
C’est l’épanouissement de leurs enfants, Cassandre, qui chaque jour les réconforte dans leur Désir. Ils souhaitent que leurs enfants, un jour, à leur tour, vivent cette joie immense de la transmission filiale. Quant à ce qu’ils entendront à l’école, au lycée, au travail, sur cette différence, d’autres en ont entendus de pire pour leur couleur de peau, leurs origines, leurs parents trop ceci et trop cela. C’est malheureusement la haine qui créé la maladie, personne n’est à l’abri du fanatisme haineux. L’histoire n’en est qu’une terrible illustration.
Stéphanie Lacruz
Psychanalyste