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Feed-back d'une Gestalt-Thérapie...

... Ou le témoignage d'un parcours de gestalt-thérapie...



Feed-back d'une Gestalt-Thérapie...
J’avais 23 ans et un sentiment d’échec enflait dans mon cœur depuis des années. Je faisais des études de philosophie. J’avais avoué à un de mes amis mon malaise et il m’avait conseillé de faire une thérapie. Mes lectures m’avaient laissé comprendre que je n’étais pas un bon sujet pour une psychanalyse : je réfléchissais trop et j’avais justement besoin que quelqu’un me stoppe dans mes pérégrinations mentales douloureuses. Il me fallait un dialogue et que l’on m’aide à sortir de ma détresse.

Je me suis tournée vers la Gestalt thérapie d’abord par le hasard d’une rencontre avec une thérapeute ayant fait ses armes dans une école de Gestalt. La première séance fut un électrochoc : elle avait reformulé en quelques phrases la situation que je lui dépeignais et j’avais eu le sentiment qu’elle lisait dans mon crâne.
Je lui ai fait part de mon désir de continuer le travail. Elle me fixa alors un cadre qui me parut normal : il fallait faire trois séances d’essai au terme desquels nous déciderions d’entamer vraiment une thérapie. Pour terminer le travail, trois séances seraient aussi nécessaires.

Chaque séance était fixée toutes les semaines en fonction de nos disponibilités respectives et une session manquée -dont l’annulation ne s’était pas faite dans les 48 heures ouvrées précédent le rendez-vous- était due.
Dans les séances qui suivirent, je réalisai que mon impression d’échec était relative, c’est-à-dire qu’elle correspondait à une certaine représentation que je me faisais de la réussite, définition qui dépendait évidemment de mon éducation. Me voilà donc partie sur le chemin de mon histoire familiale. J’appris au fur et à mesure des entretiens à nommer les émotions qui m’agitaient et de fait à les ressentir pleinement.

J’ai ainsi gravi les étapes du parcours d’un patient que je pense classique : je fis tomber les masques un à un pendant les 8 années que durèrent ma thérapie. Je passai alors du statut de jeune fille pas très douée dans une famille de génies à celle de femme intelligente dans une famille dysfonctionnelle.

Ce chemin que je résume en une phrase fut évidemment plus complexe. Ma relation avec la thérapeute se fit de plus en plus forte. J’appris à la tutoyer, à l’embrasser pour la saluer, en un mot à m’attacher à elle. Cette relation qui me faisait d’abord peur-elle était pour moi la marque d’une dépendance dangereuse- fut encouragée par ma thérapeute qui m’expliqua que le succès de la thérapie reposait aussi sur mon acceptation de ce lien et de cette dépendance passagère. Elle m’expliqua que la dépendance était aussi une manière de grandir et de se laisser guider. J’acceptai d’autant plus facilement cette vision que je perdis ma mère lors de ma quatrième année de thérapie. J’étais alors en proie à une fragilité extrême que l’empathie et les marques d’affection de ma thérapeute rééquilibraient un peu.

Parallèlement à mes séances individuelles hebdomadaires, ma psy me poussa rapidement après une année à intégrer un groupe de thérapie qu’elle co-animait une fois par mois avec un collègue masculin. Mon rapport aux hommes pourrait y être travaillé grâce à la présence d’un thérapeute ainsi que mon rapport aux autres en général. Je trouvai l’idée intéressante et je me laissai convaincre d’y participer.

Malgré mon statut d’étudiante et le peu de ressources dont je disposais, j’acceptai rapidement de dépenser 270 euros par mois pour ma thérapie. Je ne fis donc presque plus que cela à côté de mes études. Cela était devenu vital, une sorte d’investissement immobilier sur ma personne. Je ne voyais de toute façon pas d’autres manières de me sortir de mon mal être : à force de manquer de confiance en moi, j’épuisais mes sœurs, mes amis et je ne voulais pas sacrifier mon entourage.

Les séances de groupe me firent un grand effet très vite : les participants y livraient leur joie, leur peine et je me retrouvais dans beaucoup de leur récit. J’assistais aux travaux et j’avais le sentiment d’accélérer mon parcours en profitant de l’expérience des autres et des commentaires des thérapeutes.




Rédigé le Lundi 24 Juin 2013 modifié le Dimanche 25 Décembre 2016
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1.Posté par Alain AMSELEK le 25/06/2013 10:39
Il ne me semble que cette Marie puisse être considérée comme une personnalité perverse. Si on devait lui mettre une étiquette sur le dos (ce dont je répugne), elle serait à rechercher plutôt du côté de la grande hystérie et de la psychose. Le vrai pervers, c'est plutôt ce thérapeute homme, la thérapeute étant sa complice. Tout leur cadre me paraît d'ailleurs pervers et inapte à une vraie thérapie, de simples effets thérapeutiques occasionnels et pourquoi pas bénéfiques (on trouve aussi bien cela dans un film ou un séjour au Club Méditerranée) ne constituant pas un processus thérapeutique.
On a d'ailleurs reproché à Fritz Perls le fondateur de la Gestalt une certaine toute-puissance et des traits pervers. Ce n'est donc pas étonnant que cela se retrouve dans la méthode qu'il a initiée.
Alain Amselek
Auteur du Livre Rouge de la Psychanalyse (tome 1: L'écoute de l'intime et de l'invisible; tome 2: L'appel du réel), Desclée De Brouwer éditions.

2.Posté par sidonie le 25/06/2013 20:57
Ce sont des thérapeutes pervers narcissiques !

3.Posté par Ginette Desfossés le 13/07/2013 19:16
Je vous trouve bien courageuse .....Malgré une dépense d'énergie et d'argent qui s'est avérée malsaine, vous en tirez les points positifs...Vous êtes capable de faire votre propre anaylse et en tirer les bienfaits...
Bravo à vous ...de vous être découverte à travers cette manioulation perverse....Vous êtes la gagnante au bout du compte...
Un psychologue,psychothérapeute,psychiatre...se magasine....lorsqu'on ne se sent plus bien en sa compagnie..il vaut mieux cesser les rencontres....
Mais lorsqu'on fait affaire avec de tels manipulateurs pervers....il en devient que davantage difficile...
Encore Bravo à vous d'en être sortie grandie...cela prouve votre grande capacité d'introspection....

4.Posté par MIchele le 16/01/2014 21:38
Bonjour,
Merci pour ce partage. En tant que patiente potentielle, je trouve cela tres precieux. Pourriez-vous nous dire dans quel cadre (institution) c'etait? pour eviter de tomber dans les memes travers?
Merci et bonne continuation de votre chemin
M.

5.Posté par treinta le 28/01/2016 21:33
Salut,

Tu as été très courageuse et tu sembles très forte! Je te conseillerais un thérapeute en Analyse Transactionnelle. J'ai expérimenté les deux et je peux te dire que je pense beaucoup de bien de l'AT. Fais des lectures, documentes -toi et je suis prête à parier que tu seras intéressée par cette démarche humaniste d'accès à l'autonomie (dans tes choix de vie), à la conscience claire (dans ton rapport au présent) et à la spontanéité (dans ton rapport aux autres). Tout comme moi tu as l'air d'intellectualiser et l'AT permet au patient de participer activement à sa thérapie.

6.Posté par Gracia Mylène le 10/02/2017 14:07
Bonjour,
Je te remercie pour cette expérience que tu acceptes de partager, elle est très symptomatique du chemin qu'il faut parcourir et des écueils auxquels on doit faire face sur le chemin de l'autonomie. C'est bien ce travail là que tu as effectué et ce que tu y a investi est à la hauteur de ce qu'il t'a couté dans tous les sens du terme. Il y a en Gestalt l'idée d'humanisme et de transversalité dans la relation qui revient à dire que l'analysé et le thérapeute sont en relation miroir en toute égalité. Cette relation je l'assimilerais à celle du maitre et du disciple en bouddhisme, le disciple, s'il a un bon maitre étant toujours voué à le dépasser. Le but est d'aller mieux mais aussi de prendre la responsabilité de ses paroles, pensées et actions. Alors bravo, et encore merci pour ce partage.

7.Posté par Mrc le 13/10/2018 01:21
Bonjour, quel est le nom de cette thérapeute et son école de formation ?

8.Posté par Julie le 09/12/2022 23:28
Récemment je me suis rendu compte que j'étais entouree de beaucoup de personnes qui faisait la formation pour devenir gestalt thérapeute. J'ai aussi remarqué que ces personnes avaient derrière elles plusieurs années de thérapie elle même...fait par un gestalt thérapeute. Je leur ai demandé en quoi consistait la formation. Ils doivent faire une thérapie. En soi l idée est plutôt normal de se dire qu il vaut mieux un thérapeute qui a déjà réglé ses problèmes mais j'ai comme l'impression que sa thérapie doit être de la gestalt et justement un thérapeute de la formation . C est un 1er point qui m interroge sur l'impartialité thérapeutique. Ensuite on m a dit que la formation se faisait sur 5 ans et qu elle valait environ 4000e par an. Grosse somme pour devenir thérapeute (20.000e ) pour un diplome qui n est pas vraiment reconnu et surtout une formation qui n est pas du tout du 6h par jour de formation pendant 5 ans comme peut l être les psychologues mais seulement avec des week end , des stages de quelques jours imposés à l autre bout de la France de temps en temps, des comptes rendu. On parle pas de patient mais de client. Un client paye et il faut bien rembourser ces 20000e donc il faut pousser à la consommation . Vu la formation sommaire et le fait que le thérapeute s'implique et peut communiquer dans la thérapie on se retrouve au final à se demander si on n est pas dans la poursuite de la thérapie du thérapeute ( quand on voit l exzmple ici où la thérapeute craque, le thérapeute derape ) . Ils ne sont évidemment pas assez formé pour diriger une bonne thérapie mais surtout ça peut être très dangereux parce comme il veulent absolument vous garder en thérapie pour l argent pour l expérience ils finissent par garder des paranoiaques, des pervers , des schizo au lieu de les orienter vers un psychiatre qui les soignera. J ai remarqué aussi qu il est très difficile de contredire un gestalt thérapeute qui a l impression de tout savoir et de pouvoir donner des diagnostics prônant qu ils ont une formation de 5 ans ...5 ans mais mis bout à bout de leur stage ne fait plus au un an en continue ..et encore . Ils n'acceptent pas la contradiction, un autre regard. C est exactement ce qui se passe dans cette expérience ici . L autre a toujours tort

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